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    J'écris de la poésie pour exister.

    Est-ce une raison

     

    suffisante ?

     

     

    Pour écrire ?

     

    Pour exister ?

     

     

    En attendant...

    Je suis encore là.

     

     


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    Le vent

    emplit d'abord les oreilles

    puis son souffle plus tard

    partout

     

    Je ferme les volets sur la nuit

     

    Dehors

    le lampadaire allonge sa lueur fantomale

     

    Une autre m'interpelle

     

    Les nuages crépinent la lune

    elle semble pleine

    aussi blanche que la lumière crue de la ville

     

    Le mistral souffle ses sons

    et en fait rouler d'autres

    au goudron des feuilles de l'automne

     

    J'ai envie de t'embrasser

     

     


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    Tentative... pour oublier le temps qui lasse,
    il est des demains qui se désagrègent
    d'un sourire éclatant.

     

    Tu avais tendu un câble invisible
    dans l'insondable de nous.

     

    Tu disais que sa tension,
    de l'autre côté,
    dépendait de nos sentiments.

     

    La confiance est un chemin
    qui se trame sur le tranchant du rasoir.

     

    Mais, j'étais plus somnambule que funambule

     

    Tu savais pourtant que l'équilibre ne m'était pas naturel
    et que même un fil-de-feriste

    m'impressionnait

    à trente centimètre du sol.

     

    Mon balancier était fait d'émotion et de raison

     

    La sueur ligaturait mes nerfs
    comme l'éventail des muscles
    que je devinais
    à la dissidence des possibles.

     

    Je délocalisais mon corps
    de l'espace des frissons
    me focalisant sur le point
    le plus vaste de l'univers.

     

    Tantôt tu descendais au jardin,
    tantôt tu y montais.
    Récolter les graines de tournesol.
    Planter les ceps de vigne.
    Irriguer nos rêves...

     

    Il n'y avait pas de rebrousse ronces
    le lien creusait ma voute plantaire
    et c'était toute la pelote d'absurdité
    que je hissais à contrepoids
    alors que dans l'abîme étincelait
    une maison dans la nuit,
    à la lumière de l'intérieur,
    souvenir d'un notre ailleurs....

     

    Je me demandais, encore,
    ce qui pouvait-être tisser,
    quel maillage nous était encore possible ?

     

    L'invisible mangeait l'équilibre du quotidien.
    Le vent soufflait la solitude autrement.

     

    Regarde le ballet des branches, des cimes, des feuilles
    ou juste l'herbe
    sans tenir compte du balancement du temps.

     

    Et cette chute


    que tu savais inéluctable.

     

     


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    Un piano joue.

    Plutôt, une main lourde

    impatiente

    insatisfaite

    abat les notes trop douces.

     

    Angoisse.

     

    Ma respiration

    ne se mêle pas à la nuit.

    Je n'existe que dans l'enquête du jour,

    à la recherche d'une hypothétique

    localisation des sons.

     

    Rien n'y fait,

    la musique semble descendre.

    Or, il n'y a pas d'habitation au-dessus de chez moi.

     

    Juste un toit qui laisse filtrer l'eau

    lors des grands orages

    où le vent se dispute avec la pluie

    les dernières tuiles encore en place.

     

     


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    Ça siffle.

    Ça n'arrête pas de siffler.

     

    J'arrête de respirer.

    J'écoute.

    Qu'est-ce que ça peut siffler ?

     

    Puis je respire à nouveau.

    Me rend compte que je ne sais pas faire autrement.

    Je peux bien décider d'arrêter de respirer.

    Ça ne marche pas.

     

    C'est comme de dire

    demain je ne t'aime plus.

    Ou tout à l'heure.

    Ça va faire un an que j'essaie de ne plus t'aimer,

    tout comme depuis le même temps

    j'essaie de ne plus respirer.

    Ni l'un ni l'autre ne fonctionne.

     

    Vraiment, une affaire de volonté ?

     

    Je regarde les autres mais y a de la friture sur mon cœur.

    Je les écoutes et je déborde d'acouphènes.

     

    La folie : c'est à partir de quand on se demande si on y glisse ?

     

    Je t'aime.

    C'est plat.

    C'est téléphoné.

    C'est profond.

     

    Je pourrais

    crier des injures

    mais c'est trop facile.

     

    La souffrance

    on en rirait presque.

    Comment peut-on la prendre au sérieux

    quand on est pas vraiment brûlée au troisième degré ?

     

    Les autres je les vois, mais je ne les regarde pas.

    J'y pense, je lutte.

    Tu as dis que je ne devais rien attendre de toi.

    Tu vois, ta voix, je l'entends.

    Je t'écoute.

    Mais m'y résoudre

    ne fait pas parti de l'addition de mes sentiments

    et de la soustraction des tiens.

     

    Les autres, je les regarde, mais je ne les vois pas.

    J'y pense, je lutte.

    Tu as dis que tu ne savais pas si tu m'avais vraiment aimé

    un jour.

     

    Un jour c'est long.

     

    Y a des jours, un jour, qui restent immuables

    peu importe le jour.

     

    Y a des jours, ils durent toute une vie.

    Simplement, on s'en doute pas.

     

    Y a des jours, un jour on fait ce qui nous plait.

    Y a un jour, on panse nos plaies tous les jours.

     

    Aujourd'hui,

    c'est tous les jours de la semaine.

     

    Aujourd'hui,

    je t'aime

    comme un premier mai.

     

     

     

     

    Publié dans la revue Cabaret hors série N° 1 

     

     


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