•  

    Ta carcasse
    sur la mienne
    conjugue
    le squelette
    de nos désirs
    à tous les temps
    de la chair.

     

    L'os,
    des vulgaires
    métaphores,
    laboure
    le mille-feuille
    de mon sexe.
    Tes sentiments
    n'ont pour limite
    que tes coups de reins
    qui butent
    contre mon bassin.

     

    Tu pétris mes seins.
    Tu pétris mon cœur.
    Quand ça s'arrête :
    la sensation que tes mains
    sont encore là.
    À cet instant
    sont-ils érectiles
    de tes attentions
    ou du froid
    qui prend possession
    de ton absence ?

     

    De paume à peau,
    les sillons de mes ongles
    dans ton dos
    ont la mémoire
    des os
    à fleurs de sang.

     

    L'innomée matière
    de tes émotions
    et ma transpiration
    musclent
    les tendons
    de notre impatience
    à nous consommer.

     

    Tu pétris mes seins.
    Tu pétris mon cœur.
    Quand ça s'arrête :
    il poursuit
    sa course folle et aveugle
    pour un voyage incertain,
    une destination connue
    mais qui lui reste étrangère.
    Juste la conscience,
    à l'intime de nous,
    de ne pas être seul
    aux partages
    des pulsations.

     

    Nos baisers de chair
    parlent la langue
    des eaux
    et du ruissellement
    de nos moelles
    inertes.

     

    Nous ne sommes pas
    certains de comprendre
    le vocabulaire de nos viandes
    quand elles s'absorbent
    à nos violentes jouissances.

     

    Dans l'urne de la nuit
    la masse de nos corps
    est l'ossuaire
    de ta petite mort.

     


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  •  

    Je n'entends bien

    que ce qui se dit

    dans un murmure.

    La mort, on le sait,

    rode

    et brode nos absences

    à l'indécence

    de la surprise.

     

     

     

    Publié dans la revue DéZopilant N°23

     


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  •  

    Le parquet en pin blanc
    repose sur une dalle de béton.

    Les murs principaux
    à la prise aux embruns
    demeurent au Nord.

    Le vitrage simple
    tremble aux cris du vent.

    Et nous
    dans la cale du jour,
    nous grelottons
    emmitouflés
    dans le polaire du quotidien.

     

     

     

     

    Publié dans la revue DéZopilant N°23

     


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  • Même si le mot

    renferme le sens

    ce dernier n'existe

    pourtant pas.

     

    Car

    ici

    est nulle part.

    La frontière ne

    peut-être visible.

    Elle se devine

    Même si par là,

    le sang coule

    ce n'est jamais

    pour une notion

    de territoire.

     

    Personne ne

    souhaite avoir

    pour empire

    celui que l'on nie

    non à cause

    d'une trop grande

    imagination où

    d'un concept

    spatial où

    un temps

    singulier

    suivrait pourtant

    un cours égal

    à tout ce qui

    n'est pas

    fantasmé.

     

    La notion d'espace

    dans l'invisible

    infini

    n'envisage pas

    qu'aucun rapprochement

    ne soit possible.

     

    Au contraire,

    là où c'est peu

    peuplé

    tout est anonymement

    resserré les uns

    à l'autre.

     

    La promiscuité

    est la pierre angulaire

    de tout ce qui sépare.

     


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  • On croit que...

    On joue à...

    Si j'ai...

    Aller au...

    Se dire parce...

    Crier juste ce...

    On imagine parfois...

     

    J'aime quand...

    On se persuade qu'à...

    Je ne voudrais plus...

    On dit que...

    Tu penses que...

    Je ne suis que...

    Nous ne sommes...

    Nous n'additionnons...

     

    Mélanger mixer avec...

    J'aime quand...

    Refuser d'accepter tes...

    L'appareil fige les...

    On oublie parfois...

     

    La préparation dégrade la...

    On dit qu'ici...

    Avais-je...

    Et...

    Et si...

    Si effrayant...

    Mais...

    Mais si...

    Se poser la question...

     

    Si c'est vrai...

    Que fais-je...

    Ici...

    Ailleurs...

    Que fais-je là...

     

    Ne pas être...

     

    Mieux que sans....

     


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