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    Au jour qui se lève,

    dans les heures déjà chaudes

    de la matinée à peine entamée,

    mes seins

    découpent la lumière.

     

    Tu déposes des copeaux

    de baiser

    où ma peau

    frémit encore

    du bleu

    de la nuit.

     


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    Je prenais un café.

    Il était chaud ce qu’il fallait.

     

    Puis,

    ça a tiré à l’intérieur.

     

    Des vibrations

    dans la mare noire.

     

    Rien autour

     

    Ma poitrine se soulevait

    comme quand il m’arrive encore

    de penser à toi

    et que de l’acide

    remplace le sang.

     

    La douleur était aussi

    incompréhensible que

    l’amour et les émotions

    qui en naissent et s’en alimentent.

     

    Á l’intérieur,

    ça s’agrippait.

    Ça tirait,

    ça arrachait !

     

    J’en tremblais de partout…

     

    Tu ne peux plus

    avoir ce pouvoir sur moi !

     

    Dis ?

     

    Tu es bien mort ? !

     

    Les gens me regardaient bizarre.

     

    Les voitures avaient cessé de rouler.

     

    L’air s’empêchait de respirer,

    alors qu’un tractopelle

    conduit par ton fantôme

    s’extrayait

    de ma poitrine.

     


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    Il disait que les anges ne portent pas de gilet pare-balles.

     

    De la terrasse, il regardait minutieusement ce qu’il se tramait en contrebas.

    Sous un pont,

    des jeunes,

    supervisés par de plus anciens,

    désossaient un camion.

     

    Il disait qu’entre l’hystérie et l’orgasme il y avait le fou rire.

     

    Il n’aimait pas particulièrement boire, mais l'absinthe ne lui déplaisait pas.

     

    Il n’avait pas toujours l’alcool bon.

    Ni mauvais non plus.

    Juste que ça l’éveillait plus que d’habitude.

     

    Il semblait plus lucide

    et des fois

    plus amoureux.

     

    Mais je ne me sentais pas mieux aimée pour autant…

     


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    Dans mon dos, l’eau coule. Je suis éclaboussée par le son de la chute et de l’oxygène qui se libèrent de l’emprise ponctuelle de ces bulles remontant à la surface.

     

    Une plaque, sur la fontaine, dit qu’il ya quatre-cent-cinquante ans Charles IX autorisait qu’un marché se tienne sur cette place qui porte aujourd’hui le nom d’une date révolutionnaire.

    L’eau coulait-elle déjà ?

     

    En me faisant ces réflexions sans grands intérêts, je remarque que mes lèvres et ma langue s’attardent sur le rebord de la tasse du café commandé avant que je ne divague dans les siècles passés.

    Une tasse commune de cafetier, en porcelaine blanche, mais pas d’un blanc éclatant, frappée de la marque du distributeur d’arabica.

    Á l’intérieur, là où des restes de crème sèchent, je peux lire « … le café du café ».

    Original !

     

    Mais...

    Je m’éloigne.

     

    Tu l’aurais remarqué si tu étais là.

    Et tu m’aurais ramenée sur les rails. Que je le veuille ou non.

     

    Je plonge à nouveau ma langue entière dans la tasse et je la lèche jusque sur le rebord que je passe entre mes lèvres.

    Consciente.

    Un instant.

    Je lève la tête.

    Personne ne me regarde.

     

    Le rebord de la tasse est particulièrement charnu.

    Il me rappelle tes lèvres.

     

    Ne me laisseras-tu donc jamais en paix ?

     


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  • Tu disais que j’étais ta salope.

    Maintenant, tu dis que je suis ton amour.

    Ta jouissance en est-elle altérée ?

     

    Tu haletais et bramais et brisais

    la nuit de ton souffle grave

    et court

    inondant le noir des décibels de tes orgasmes.

     

    Maintenant,

    tu pleures silencieusement

    contre mon corps qui tremble.

     

    Parfois,

    tu t’absentes

    tout en me gardant dans tes bras.

     

    La nuit, elle-même,

    n’ose plus te regarder

    de peur que tu la happes

    dans la lumière de ton abandon,

    comme si chaque nuit

    entre mes cuisses

    était un trou noir

    qui te dévorait.

     


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