• La nuit est courte

    comme une robe rouge

    collant aux courbes

    et contre laquelle

    tu te plaques

    faisant étau

    de mes chairs

    entre tes mains

    dont chaque

    pression marque

    un territoire

    de sensations nouvelles.

     

    Tu es avec moi

    dans l’indécence des sens

    et l’incandescence

    de cette nuit

    que nous savons

    rare.

     

    Plus de mots,

    juste la langue

    qui se tresse à l’autre…

    Et tes lèvres,

    et tes mains,

    et tes joues,

    et ton menton,

    et tes faussettes,

    et ton front,

    et ta nuque,

    et ton cou,

    et ton épaule,

    et tes bras,

    et tes tétons,

    et tes flancs,

    et ton ventre,

    et ton sexe,

    et tes fesses,

    et tes cuisses,

    et tes genoux,

    et tes mollets,

    et tes pieds

    qui colonisent

    chaque parcelle

    vivante

    de mon âme

    encamisolée

    au corps luxuriant

    de tes désirs,

    partagés,

    et de ce qui

    me bouscule

    dans l’ombre

    noire

    de mes nuits

    gamines

    et volées

    aux jours

    de l’enfance.

     


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  •  

    Que reste-t-il des étreintes quand la pression disparaît ?

     

    Que reste-t-il de la promiscuité quand l'espace prend son sens et ses aises ?

     

    Que reste-t-il du souvenir de la chaleur quand le souffle s'amenuise et n'existe plus que par hasard ?

     

     


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  •  

    Les enfants courraient.

    Le crissement des graviers montait jusqu'à la chambre de la bonne.

    Et leurs cris se fondaient avec celui des hirondelles.

     

     


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  •  

     Là,

    sur le chemin

    nous marchions

    main dans la main

    avec l'invisible pour seul témoin

    et nos sensations

    de réalité

    qui donnaient du relief

    à ton absence.

     

    on la fera un jour, cette promenade

    me disais-tu

     

    Aujourd'hui,

    à la vue de tous,

    dans l'œil de la nature

    nous marchons

    côte à côte

    et nos mains,

    parfois,

    se frôlent

    sans le faire exprès.


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  •  

    Je ne suis

     

    ni avant ni après,

     

    et tes doigts

     

    se confondent

     

    avec l’eau de la rivière.

     

     

     

    Aussi rapide sinue-t-elle,

     

    tes ongles ne cessent

     

    de s’imprimer

     

    dans la peau du temps

     

    en cherchant

     

    à en retenir,

     

    vainement,

     

    la course effrénée.

     

     

     

    Après le couché du soleil,

     

    c’est toi qui strie les champs de la plaine,

     

    déversant tes mains

     

    dans les sillons des plantations.

     

    Ton sourire régulier

     

    irrigue

     

    par la surface

     

    tout ce qui ne se voit pas

     

    de la terre et de la nuit

     

    mélangées.

     

     

     

     

    Je ne suis

     

    ni la veille ni le lendemain,

     

    et tes yeux ressemblent

     

    à des amandes vertes écrasées,

     

    la coque en moins.

     

     

     

    Le soir venant,

     

    tu tends tes paupières

     

    de part et d’autre

     

    de l’aile de la maison.

     

    Et tu nous salives

     

    toute la nuit

     

    des cinémas imaginaires.

     

     

     

    Je ne suis

     

    ni le souvenir ni le projet,

     

    et tes lèvres ressemblent

     

    aux cerises restées sur l’arbre

     

    longtemps

     

    après les dernières cueillettes.

     

     

     

    Au cœur de la nuit,

     

    dans le brasier de l’invisible,

     

    tu fonds et moules

     

    tes cheveux

     

    pour recueillir la rosée

     

    avant l’aube

     

    évanescente.

     

     

     

    Et tu caresses

     

    les vies aveugles

     

    de chacune de ces gouttelettes

     

    qui,

     

    chaque nuit du monde,

     

    croient être

     

    le reflet

     

    d’une étoile

     

    qui jaillit

     

    et disparaît

     

    au-dessus d’elles.

     

     

     

    Je suis ici,

     

    tu n’es pas là.

     

     

     

    Ailleurs

     

    est le présent

     

    et l’un

     

    et l’autre

     

    y existons

     

    peut-être ?

     

     


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