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Par Anothine L. le 16 Décembre 2015 à 19:28
Au jour qui se lève,
dans les heures déjà chaudes
de la matinée à peine entamée,
mes seins
découpent la lumière.
Tu déposes des copeaux
de baiser
là
où ma peau
frémit encore
du bleu
de la nuit.
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Par Anothine L. le 15 Décembre 2015 à 20:34
Je prenais un café.
Il était chaud ce qu’il fallait.
Puis,
ça a tiré à l’intérieur.
Des vibrations
dans la mare noire.
Rien autour
Ma poitrine se soulevait
comme quand il m’arrive encore
de penser à toi
et que de l’acide
remplace le sang.
La douleur était aussi
incompréhensible que
l’amour et les émotions
qui en naissent et s’en alimentent.
Á l’intérieur,
ça s’agrippait.
Ça tirait,
ça arrachait !
J’en tremblais de partout…
Tu ne peux plus
avoir ce pouvoir sur moi !
Dis ?
Tu es bien mort ? !
Les gens me regardaient bizarre.
Les voitures avaient cessé de rouler.
L’air s’empêchait de respirer,
alors qu’un tractopelle
conduit par ton fantôme
s’extrayait
de ma poitrine.
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Par Anothine L. le 15 Décembre 2015 à 20:18
Il disait que les anges ne portent pas de gilet pare-balles.
De la terrasse, il regardait minutieusement ce qu’il se tramait en contrebas.
Sous un pont,
des jeunes,
supervisés par de plus anciens,
désossaient un camion.
Il disait qu’entre l’hystérie et l’orgasme il y avait le fou rire.
Il n’aimait pas particulièrement boire, mais l'absinthe ne lui déplaisait pas.
Il n’avait pas toujours l’alcool bon.
Ni mauvais non plus.
Juste que ça l’éveillait plus que d’habitude.
Il semblait plus lucide
et des fois
plus amoureux.
Mais je ne me sentais pas mieux aimée pour autant…
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Par Anothine L. le 15 Décembre 2015 à 19:49
Dans mon dos, l’eau coule. Je suis éclaboussée par le son de la chute et de l’oxygène qui se libèrent de l’emprise ponctuelle de ces bulles remontant à la surface.
Une plaque, sur la fontaine, dit qu’il ya quatre-cent-cinquante ans Charles IX autorisait qu’un marché se tienne sur cette place qui porte aujourd’hui le nom d’une date révolutionnaire.
L’eau coulait-elle déjà ?
En me faisant ces réflexions sans grands intérêts, je remarque que mes lèvres et ma langue s’attardent sur le rebord de la tasse du café commandé avant que je ne divague dans les siècles passés.
Une tasse commune de cafetier, en porcelaine blanche, mais pas d’un blanc éclatant, frappée de la marque du distributeur d’arabica.
Á l’intérieur, là où des restes de crème sèchent, je peux lire « … le café du café ».
Original !
Mais...
Je m’éloigne.
Tu l’aurais remarqué si tu étais là.
Et tu m’aurais ramenée sur les rails. Que je le veuille ou non.
Je plonge à nouveau ma langue entière dans la tasse et je la lèche jusque sur le rebord que je passe entre mes lèvres.
Consciente.
Un instant.
Je lève la tête.
Personne ne me regarde.
Le rebord de la tasse est particulièrement charnu.
Il me rappelle tes lèvres.
Ne me laisseras-tu donc jamais en paix ?
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Par Anothine L. le 11 Décembre 2015 à 19:04
Tu disais que j’étais ta salope.
Maintenant, tu dis que je suis ton amour.
Ta jouissance en est-elle altérée ?
Tu haletais et bramais et brisais
la nuit de ton souffle grave
et court
inondant le noir des décibels de tes orgasmes.
Maintenant,
tu pleures silencieusement
contre mon corps qui tremble.
Parfois,
tu t’absentes
tout en me gardant dans tes bras.
La nuit, elle-même,
n’ose plus te regarder
de peur que tu la happes
dans la lumière de ton abandon,
comme si chaque nuit
entre mes cuisses
était un trou noir
qui te dévorait.
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